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Les Buyis du Guizhounovembre 2011 - Henri Maître
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![]() Minorité Buyi, ou Buyei, |
Les Buyis, constituent une ethnie ancienne et nombreuse de la Chine du Sud, très proche par sa langue et par plusieurs coutumes des Zhuangs, comme eux issue des Tais, lignée sino-tibétaine tracée depuis plus de 2000 ans.
Cette ethnie occupe très largement les terrains de plaine et de petite montagne du Sud-Ouest du Guizhou et en particulier le sillon discontinu qui court de Guiyang à Kunming le long de la route du sud-ouest et qui conduit au Yunnan. Elle s'est installée depuis un millénaire probablement aux places qu'occupaient les Gelaos tout d'abord, puis les Miaos, tandis que ces derniers étaient repoussés plus haut dans les montagnes. Elle a été elle-même repoussée par les Hans lors de leur avancée au sud vers le 14e siècle et l'établissement des villages laohans. Elle demeure cependant majoritaire au coeur de régions magnifiques comme celle des cataractes de Huangguoshu ou les plaines et collines karstiques de la préfecture de Xingyi. Dans ces paysages très variés, et dans des situations de contact plus ou moins important avec les autres habitants du Guizhou, les villes et villages ont évolué de bien différentes façons. On peut encore trouver - mais pour combien
de temps encore ? - quelques villages perdus au coeur de la forêt,
comme Nanlong, noyé dans les arbres. Accroché à sa colline, sous
la protection d'un Buluotuo sévère, gigantesque et jaune comme un lingot, le
village compte une trentaine de grandes maisons de bois noir, au
soubassement parfois de brique ou de pierre, le toit couvert de larges
tuiles rondes, un auvent à l'entrée, abritant des outils
de bûcheron, de fermier ou de menuisier.
Plus moderne est le village de GaoDang près de Anshun.
En fond de vallée, il étale de solides maisons de pierre
le long de rues tortueuses bordées tout du long de hauts
murs. L'architecture y est complexe, les façades
s'incurvant dans des modelés gracieux.
Zhenfang, dans la préfecture de Xingji, était le village le plus ancien : ses vieilles maisons sont millénaires, mais elles sont rejetées maintenant à la lisière des bois, tandis que la ville moderne étale ses habitations basses et pimpantes en façade, autour d'une place bordée d'une loggia où de grands placards vantent les progrès d'une mutation récente. On retrouvera plus loin, sur les murs de l'école des panneaux d'instruction à la sécurité domestique. Mais les rares et dernières maisons anciennes méritent que l'on fouille un peu aux limites du village. Ce sont des fermes-villas bouclées d'un mur épais non pas collectif comme à GaoDang mais individuel nous semble t'il, mur d'évidente protection hérité d'un temps qui ne devait pas être si ancien (le Guizhou n'était-il pas l'objet des rapines des Seigneurs-Brigands au milieu du siècle dernier ?). Murs percés d'une porte unique et étroite, ouvrant sur une cour réduite abritant la maison d'habitation principale, largement ouverte par une terrasse, et sur des bâtiments annexes, à droite et à gauche, d'habitation aussi, mais par les enfants ou les commis probablement. Derrière, des granges, des étables et des écuries accueillent encore les restes d'une activité rurale. Les vestiges disparaissent des attributs anciens : linteaux de portes en pierre cintrée, panneaux de bois sculptés ou idéogrammes de pierre aux fenêtres, cours dallées. La ville s'est retirée dans ses habits neufs et laisse, mues de serpents, ses splendeurs d'antan aux plus anciens qui s'accommodent encore d'une lumière chiche dans les chambres à coucher et d'un confort spartiate dans les pièces d'eau.
Bien sûr les grandes villes : Anshun, Xingji, ... , à
forte dominante Buyi, nous donnent une image très
moderne de cette minorité aujourd'hui bien intégrée dans
une Chine dynamique.
Education populaire à la prudence domestique sur les murs du village Buyi de Zhenfeng. |
Les visites guidées
Les petits bonustenue Buyi du musée Feyinuyia de Huangping
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