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Les GesRégion de Huangping - Guizhou - 2015 - Henri Maître
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Minorité Ge ...
Les autres minorités :
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Les Ges ne sont pas officiellement une minorité. A l'inventaire de 1953, ils ont été versés dans la minorité Miao, ce qui les froisse profondément. Il semble que l'inventaire de 1993 leur reconnaisse une certaine singularité, mais ils n'apparaissent que rarement comme tels dans les recensements. Comme les Miaos, ils appartiennent à la famille sino-tibétaine et au groupe dénommé Miao-Yao. Au centre du Guizhou où nous les avons rencontrés, ls partagent des terres voisines de celles des Miaos, en moyenne montagne, fêtent leur nouvelle année à grand renfort de danses et de chants, au son aigrelet des luschengs, quelques-jours avant les Miaos des villes voisines. Les villages Ges, accrochés sur des collines escarpées, sont constitués de solides maisons de bois noir, couvertes de tuiles, noires aussi. Le niveau inférieur est parfois réservé aux animaux ou aux outils agricoles. Le balcon est couvert de maïs et de foin qui sèchent. Aux abords du village, des rizières étroites courent le long des chemins et entre les jardinets de légumes. Dans la petite ville de Huangping, comme dans les villages, les femmes ges se distinguent par leur coiffe : un carré de tissu blanc, tourné en cône tronqué, se prolongeant sur l'arrière par deux pointes retournées vers le ciel. Le cône près de son sommet est serré d'un bandeau de couleur terminé souvent par des glands. Très simple dans les campagnes, cette coiffe s'agrémente de fines broderies les jours de fête et une grosse épingle d'argent, parfois ornée d'un oiseau ou d'une fleur ciselés vient fermer sur le sommet de la tête, ces coiffes de fête. La tenue de tous les jours comporte une blouse noire, toute simple, sur laquelle est passé un tablier, noir aussi, brodé de fleurs blanches et retenu par une large ceinture claire. Un pantalon noir et court complète la tenue. Pour la fête du Lusheng, les tenues d'apparat sortent des cantines : des jupes de couleur, souvent très courtes, de hautes guêtres, rouges, et des bijoux d'argent en flots abondants. Certaines coiffes empruntent aussi au style Miao des ramures, des oiseaux, des papillons d'argent de plusieurs kilos qui scintillent au soleil et contraignent leurs porteuses à des attentions particulières dans leurs démarches. Ils sont bien ternes les hommes à côté et il faut tout l'exotisme des grands luschengs garnis de drapeaux pour attirer vers leurs groupes un peu de l'attention du passant. La fête a regroupé quelques milliers de personnes et chaque village fait la démonstration de ses qualités, tant de danseurs (ou de danseuses, plutôt) que de musiciens. L'âge ne fait rien à l'affaire et des compétitions d'aïeules parfaitement maquillées succèderont sans complexe aux beautés locales qui elles-mêmes ont pris l'estrade aux jeunes enfants. Les groupes de musiciens tournent consciencieusement sous le soleil, s'époumonnant pour couvrir les flûtes de bambou du village voisin. Les enfants se goinffrent de bonbons ; l'alcool de riz coule déjà abondamment comme l'attestent les marques rouges sur les visages, coups de tampons qui comptabilisent la consommation individuelle. Dans de grandes marmites en bordure du champ de fête, cuit la seule viande autorisée ce jour (et d'ailleurs on nous dit que c'est le seul jour qu'elle est dorénavant autorisée), du chien dans une sauce brunâtre, pas vraiment appétissante.
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Les visites guidées
Une fête de Luscheng en pays Ge Le petit bonus
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