LaoHans (Hans anciens) ou Tunpus ou Tunbaos ...
lao hàn en pinying
Carte du Guizhou
Les autres minorités :
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LaoHans, ou Tunpus
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Les Hans du GuiZhou, installés dans les garnisons de
l'empereur HongWu au début de la dynastie Ming il y a
près de 600 ans, forment-ils une minorité ? Non d'après
les textes officiels. Oui si l'on examine la façon dont
se sont perpétrées leur culture et leurs traditions.
Après avoir repoussé les Buyis dans les montagnes, ces
colons envoyés aux marges de l'Empire à la suite des
armées venues de l'Est (surtout de la région de Nanjing
dont ils parlent toujours le dialecte), se sont
établis dans une poignée de villages fortifiés. Prenant
grand soin de ne pas se mélanger aux barbares installés
avant eux, soucieux de préserver le leg raffiné d'une
culture millénaire, ils ont maintenu très vivace pendant
près de 20 générations l'esprit mandarin et l'on
retrouve chez eux nombre de traits de vie qui ont
disparu partout ailleurs dans l'empire du milieu. Plus
que tout autre ici, les Tunpus justifient que le GuiZhou
soit la "province oubliée" de la Chine !
La petite ville de TianLong entre Guiyang et Anshun se
pose aujourd'hui comme l'épicentre de cette communauté.
Des portes modestes mais cependant monumentales, sont
encore visibles, là où se tenait jadis la muraille,
réduite aujourd'hui à quelques lambeaux. Dans ces
vestiges de murs, elle garde quelques belles rues qui
serpentent le long d'un petit ruisseau propret, enjambé
de multiples ponts. Des ruelles s'échappent, étroits
passages entre des murs de pierres blanches, guère plus
larges qu'un petit LaoHan chargé d'un sac de riz ou de
deux poulets. De très belles maisons de pierre, basses
et rustiques comme des fermes, longent ces rues, avec un
étage de bois et de superbes toits en ardoises taillées
en losange. Des appentis, de pierre aussi, les
prolongent sur la rue, tandis qu'un porche massif ouvre
sur leur cour intérieur. Sur ces cours, dallées de
pierre, où pendent des cages d'oiseaux, des gerbes de
riz ou des épis de maïs, des pièces sombres s'alignent,
aux meubles de bois polis par les ans, derrière des
vantaux, de bois aussi, sculptés de formes géométriques.
Un vieux temple, pas mal dévasté, est gardé par deux
femmes. Comme dans tous les villages ici, il est
taoïste, confucianiste et bouddhique à la fois. Dans sa
cour, il présente un curieux édifice, sorte d'arbre de
bois sculpté qui héberge dans ses branches des petits
bols accueillant chacun un bougie de beurre. Plus loin,
le bâtiment le plus solennel du village est une
école-bibliothèque en U, au perron majestueux doté d'une
galerie de bois courant tout au long de ses trois
façades, et adossée à un fort rempart tout contre la
forêt qui presse le village.
Les habitantes portent l'habit traditionnel han, le
hanfu. Plutôt de couleur vive, ici ; bleu ou vert, mais
parfois crème. En haut, c'est une blouse droite, fermée
à partir du col et le long du côté droit, descendant
loin derrière, comme un manteau, ornée de broderies le
long de la fermeture, du col et parfois, au bout des
manches longues : ganses noires et argent à l'extérieur,
petit motif abstrait de couleur vers l'intérieur. Une
ceinture large, souvent de couleur vive est fermée sur
l'arrière par un cordon, un long tablier noir tout droit
et un pantalon noir aussi, étroit, par dessous. La
coiffe est souvent noire (pour la maîtresse de maison),
ou blanche (pour les femmes mariées dont la belle-mère
vit sous le même toit). On dit que les jeunes-filles ont
une coiffe rouge et la tresse de cheveux libres,
mais je n'ai pas eu l'occasion de le vérifier. La
coiffe, c'est comme un cylindre bas posé sur le sommet
de la tête, vers l'avant. Comme les femmes mariées se
rasent le haut du front, la coiffe part d'un grand front
lisse et clair ; quelques mèches et s'échappent sur le
côté. Sur le dessus, la chevelure est libre, mais les
cheveux sont tirés par derrière en un chignon serré
lorsque la femme est mariée, retenu par un bandeau noir
traversé d'un peigne ou d'une épingle d'argent, parfois
retenue par une chainette. Des pendentifs d'argent aussi
ornent toujours les oreilles, et des bracelets, d'argent
ou de jade parfois. Pas de chaussures à bout pointu par
contre qui sont censées être de tradition ici, tout au
plus des modèles souvenirs pour les touristes.
TianLong est célèbre pour son opéra Di, joué par des
villageois, tout droit tiré de la longue tradition han
et donc ancêtre de l'opéra de Pékin. Nous n'en verrons
pas de représentation.
La villa Feiyunya de HuangPing
Il me faut aussi parler d'un autre vestige Han, un peu plus
à l'Est, entre HuangPing et Shibing ; il
s'agit de la villa Feiyunya ("nuages sur les falaises"),
construite au cours des deux dernières dynasties, Ming
et Qing (donc en partie plusieurs fois centenaire).
C'est une belle construction dans
un bouquet de verdure escaladant une colline, quelque
chose un peu comme une maison de campagne ou un relais
de poste. Elle s'ouvre par une élégante porte ancienne
aux niches habitées de personnages de terre vernissée,
puis se prolonge par une cour ombragée, bordée d'une
rivière d'un côté, de bâtiments bas de l'autre. Ils ont
été transformés en un petit musée des minorités où les
vêtements occupent la place d'honneur.
La cour s'échappe
ensuite à travers les arbres, à l'assaut de la colline
où elle rallie les petits kiosques en pagode d'un
temple.
La
finesse de l'architecture et la richesse travaillée de
la composition sont là en écho aux bois noirs et aux
schémas désordonnés des villages Ges et Miaos de la
région.
Il n'y avait pas que des paysans et des
chasseurs au GuiZhou !
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Terres cuites polychromes sur la porte de la villa : motifs pédagogiques >
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Les visites guidées
Le village LaoHan de YunFeng

Les habits et les
bijoux des LaoHan de YunFeng

Les petits bonus

Buffles dans la villa Feiyunya

Cloche dans la villa Feiyunya
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