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Le Guang Xi
Guilin-Yangshuo
Longji-Sanjiang
Chengyang

Le Gui Zhou
Xijiang
Zhaoxing - 1
Zhaoxing - 2
Huangguoshu - Zhenyuan

Gens et Minorités

Cartes
la
Chine et ses provinces
le Guang Xi
le Gui Zhou

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Page créée par H. Maître le 5 décembre 2011
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Gui Zhou, Guang Xi,
deux provinces de la Chine subtropicale. Ceux qui connaissent bien leur globe
les trouveront sans peine un peu au Nord du VietNam, mais au Sud du YangTsé, à l'Est du
Mékong, mais à l'Ouest de Taiwan (pour sûr !). Pour les cartésiens, c'est au
voisinage de 108° E et 26° N. Pour les flâneurs, ça se récupère très bien à la
rubrique "images" de leur navigateur. Mais pour ceux qui préfèrent la voiture,
c'est un peu plus dur, j'en atteste ... atterrissage à Guilin et, si l'on évite
les autoroutes (trop facile !) de longues errances garanties ...
Provinces que l'on dit très pauvres (chapitre 1, page 1 de tout bon guide), mais
ça ne saute pas à mes yeux du touriste. Basses terres semées des taupinières
karstiques qui ont fait la gloire de Guilin au sud, mais terres qui remontent
régulièrement jusqu'aux montagnes du Guizhou, jusqu'aux montagnes resserrées sur
des vallées profondes et tortueuses serrant les trésors de leurs villages noirs
dans des forêts de conifères et de feuillus. Provinces traversées de fleuves
puissants et jaunes qui serpentent, par-ci par -à, au fond de larges vallées en
évitant les quilles des karstes. Les routes se trainent partout, en bon état
souvent, mais encombrées de virages et de camions. Des routes sans cartes !
comment est-ce possible dans des territoires vastes comme l'Auvergne et la
Lombardie réunies ? E pur si muove. Ainsi, de bouche à oreille,
sans plus de panneaux qu'il n'en faut pour dire qu'il y en a. Et maintenant,
partout des autoroutes suspendues au dessus des villages, pénétrant les
montagnes de part en part, sautant les vallées, enfouis cent fois dans des
tunnels.

Guilin,
sous la pluie, égrène les noms de ses jardins publics et fait rêver : la grotte
des flûtes de roseau, le parc des couleurs accumulées, le parc des sept étoiles,
la colline du brocard plissé, le pic de la beauté solitaire, la colline qui
arrête les vagues..., Saint John Perse a du y jouer, enfant !
Guilin la nuit, ses canaux et ses temples,
entre Venise et Las Vegas. Guilin et ses montagnes en pleine ville, comme les
laissés-pour-compte d'une pluie de météorites que les balayeuses de petit matin,
armées de leurs chasse-feuilles en palmes, ont oubliées.
Le Guang Xi, plus au
Sud, sous un ciel
mouillé ("la pluie, c'est mieux pour apprécier le relief karstique"). Le Guang Xi
découvert par de belles
routes à travers les arbres fruitiers, le long de la rivière Lei, ses pains de sucre par centaines
qui bouclent l'horizon comme un rideau de scène. Le Guang Xi aussi avec la lèpre des
plastiques recouvrant les collines où mûrissent les kakis et les fruits de la
passion. Et au bout de la route Yangshuo, en fin de course quand
tombe le soir, Ibiza asiatique où se retrouvent tous les touristes que la Chine
peut abriter. Dans l'arrière pays de Yangshuo, on n'a que l'embarras du choix :
grottes de toutes tailles, villages anciens, parcs, et le soir les rues bondées
de visiteurs le disputent au Son et Lumière pour distraire le visiteur.
Remontée au Nord, on repasse Guilin et on
s'arrête
près de Longsheng,
dans le site de Longji, où les rizières escaladent le ciel. C'est la colonne
vertébrale du dragon !
Les villages
sont de bois brun, couverts de tuiles noires, et brillants au soleil. Les riz ont
été coupés et leur place est prise parfois par des légumes. De l'eau encore
remplit les méandres des terrasses que soulignent les murets de terre. Des
petits chevaux colportent des sacs de ciment par des chemins escarpés. Les
femmes dans les champs et sur des ponts de bois sont noires et rouges, blouses courtes sur des pantalons
serrés, avec des broderies très fines qui couvrent la poitrine, les bras et les
épaules. De hautes jambières brodées aussi. Ce sont des Yaos. Leurs cheveux
descendraient jusqu'au sol s'ils n'étaient tordus en des boucles complexes
attachées sur la tête par un peigne.
On poursuit jusqu'à la
frontière du Gui Zhou, au coeur du pays Dong. Le brouillard est épais le matin,
il se dissipera sur le petit village de Chenjiang, au Nord de Sanjiang, très
fier de son fameux pont de la Pluie et du Vent, de ses maisons de bois aux
balcons chargés de maïs, de riz et de piments, sa place du tambour avec ses
danseuses et leurs curieuses coiffes parées de boules de couleur, ses danseurs
au son du Lushen, ses vieilles courbées comme des pistolets, comme si elles s'apprêtaient à repiquer le riz sur la place du village.
Retour sur la nationale
G321, traversée de petits villages, des toits noirs accrochés les uns aux autres
jusqu'au bord du fleuve, des ponts du vent et de la pluie, des temples parfois,
désertés mais ouverts, des vieux qui jouent aux dames, quelques chiens.
On
abandonne la G321 et on remonte au Nord par des petites routes de fond de
vallée, carrossables certes, mais ignorées des cartographes et des GPS, ... ah
que la nuit y est profonde dès 18h et que les passants sont rares qui pourraient
nous guider ! Arrivée à la nuit à Zhaoxing, heureux comme le randonneur égaré
qui rejoint le campement ! Zhaoxing au petit matin se révèlera une perle
exceptionnelle : ses maisons à balcon, serrant la rivière de leurs bois noirs,
ses ponts travaillés et peints, ses rizières à la porte des maisons et la forêt
immédiate qui les borde. On remonte dans un petit taxi jusqu'au col qu'on a eu
tant de craintes à descendre dans la nuit. On rejoint à pied le village de Yamu,
village Dong lui aussi, très animé (les enfants ne sont pas en classe),
redescente à travers les rizières et les forêts. Les vergers de camélias n'ont
plus que quelques fleurs, c'est bien dommage. Retour à Zhaoxing, on retrouvera
la route par d'invraisemblables itinéraires à travers le chantier de l'autoroute
!
Congjiang,
tout en longueur de part et d'autre du fleuve Dulin (il semble qu'on l'appelle
Dong Yang, ici). On s'enfonce au Sud dans la montagne : Ba Sha, village Miao,
très beau dans le brouillard, des maisons de plein bois, des granges où sèchent
le riz et le maïs. Ba Sha est réputé pour ses porteurs de fusil (nous en verrons
un, soucieux de fixer les traditions), mais ce sont des femmes portant du bois,
des enfants chassant des poulets, des fillettes qui lavent leur linge que nous
croisons. L'uniforme est de rigueur pour les femme, pantalon, blouse noire avec
un tablier à losanges colorés. Un boeuf que l'on dépèce sous un abri ne nous
saluera pas, lui, et une volée d'ouvriers, hommes et femmes, qui réparent la
placette du village ne s'arrêtent qu'à peine pour nous dévisager. Le touriste
n'est pas rare à Ba Sha, on en voit moins un peu plus loin sur la route, dans
des villages oubliés des guides.
On
se perd encore 36 000 fois pour aboutir à la nuit encore à Xijiang, grosse
bourgade Miao, préparée comme une mariée pour le touriste. Derrière les hôtels
luxueux au bord de la rivière, derrière la place et ses boutiques, la ville
monte en ruelles serrées, plus chemins de montagne que routes carrossables,
entre de belles maisons ouvragées, aux balcons vastes, aux toits réguliers de
tuiles noires. Des enfants s'en échappent, cartables sur le dos. Des grognements
de porcs et de fortes fragrances dénoncent des étables par ci par là. Des
mandarines mûrissent dans des jardins, des femmes partent travailler, poussant
un cheval, d'autres sont chargées de longs draps noirs, presque violets,
luisants, qu'elles vont battre sur le pas de leur porte. La vie là n'est pas
pour les touristes, mais celle de tous les jours, comme on la retrouve plus
loin, dans les rizières qui s'extraient lentement des brumes matinales, où les
derniers riz sont coupés à la main et les troupeaux de canards poussés par les
enfants vont prendre possession des mares.
Zhenyuan,
une vraie ville, avec ses embouteillages de voitures, mais aussi avec ses
maisons anciennes à lanterne plongeant dans la rivière Wu Yang, ses maisons
de notables et de lettrés, protégées de murs épais, en vraie pierre, avec de
vrais perrons et de vraies salons de réception. On a bien retrouvé la civilisation.
Alors, avant de la retrouver tout à fait, un
dernier plongeon dans la nature la vraie, celle des parcs de Huangguoshu, avec
ses cascades gigantesques et multiples, ses parcs et ses labyrinthes
d'escarpements, de grottes, de ponts. Sa population Buyei, les femmes en coiffe
de tissu bleu et blanc, savamment pliés, gonflant sur les tempes, vendant des
fruits les plus variés (mandarines, fruits de la passion, canne à sucre, kakis,
...) et les plus étranges, comme ces branches brunes mi-tubercules mi-algues, un
peu sucrées et juteuses.
Retour à Guiyang, grande
ville et magasins modernes de wifi et de fringues, capitale incontestée de ces
lieux. D'ici partiront nos avions. Un dernier coup d'oeil rapide sur ses
marchés, on traverse trop vite un petit quartier musulman, ... au revoir Gui Zhou
!
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