Madagascar

où l'Afrique d'extrême orient croise le far west d'Asie

petit tour d'un grand pays : août 2007, à pied, en bus et en pirogue, sous le soleil (beaucoup) et sous la pluie (un peu), le long de la grande N7 et sur des pistes (des pistes ?).

 

    Le pays Zafimaniry Fleurs et plantes
Animaux (pas terrible) Anakao Le parc d'Isalo
    Fianarantsoa et les Hautes Terres Tana

              (papier antaimoro, pulpe de bois incrustée de fleurs, souvenir d'Ambalavao) ...


              Tana

A peine un coup d'oeil sur la ville et ses collines, et ses surprenantes étendues d'eau, entre les hameaux, où l'on repique le riz, presque dans la rue. Ses 2CV éternelles, rutilantes comme au premier jour

              Le pays Zafimaniry, des descendants de ceux qui désirent

Villages zafimariry, dispersés dans la forêt qui fut un jour primaire, villages de sculpteurs sur bois, de bûcherons, de cultivateurs de patates douces, de manioc et de maïs sur les pentes abruptes dégagées par les brûlis ou de riz dans les fonds de vallées. Villages de bois noir ou de briques de terre séchée, de toits de roseaux, aux greniers sur pilotis. Des cuisines à même le sol, autour d'un âtre constitué de trois arceaux de métal, appuyées sur deux pierres, où mijote une improbable soupe claire. Des nattes de jonc au sol, des épis de maïs enfouis dans la suie d'insondables plafonds. Des sièges merveilleux, de deux appuis croisés et sculptés, des enfants souriants et joyeux, jouant au loup avec les vazahas. Les chemins impossibles : "raides comme une soupe froide" où seule la main de l'homme peut y mettre le pied. Les betsileos des Hautes Terres sont bien loin qui se sont réfugiés là aux temps antiques des luttes contre les mérinas. Il n'y a plus de luttes mais une vie douce et cruelle d'un monde oublié qui regarde de loin s'éloigner l'univers, par la trouée d'une forêt, en rêvant d'en rattraper l'ombre ... Qu'arrive la pluie et surgisse la boue, et tourne la page ! Fini Bali, c'est Bornéo en Terre d'Afrique, un jour de mousson !


Les noms qui s'égrènent comme des chapelets : Ranohena, Ambohimanarivo, Faliarivo, Vohitandriana, Andraitokonana, Antetezandrotra, Sakaivo, Anbinimitombo ...

              Anakao et la côte Mahalafy

Partant pour Tuléar, quittez à quelques encablures de votre but, cette trop bonne route goudronnée et empruntez sur votre gauche une piste de gros cailloux, la seule bonne en ces lieux. Entre deux cahots, descendez pour laisser souffler le moteur dans les raidillons, vous découvrirez la mer entre deux euphorbes ou par dessus les sculptures d'un tombeau Mahafaly. Dévalez quelques vallons encaissés entre les épineux, et débouchez incontinent sur la place principale de Saint-Augustin. Inutile de descendre au parc souterrain, vous trouverez sûrement une place sans parcmètre. Quelqu'enfant vous conduira jusqu'à la plage et si, par hasard, l'alizé de mer est bien levé, si la marée est haute assez pour laisser glisser la quille d'une pirogue, vous pourrez rejoindre Lavelambato, adorable village couché sur sa plage au soleil couchant ... Il faudra au tout petit matin (on appelle ça la nuit à Paris !) que vous saisissiez la première brise de terre, d'accord avec la marée, vous passerez le cap de Soalara, à la suite des flottilles de pêches, longerez la côte, entre sable et barre et, heureux voyageur aidé des éléments, tandis que se lèvera le soleil, poserez vos pieds nus sur le sable d'Anakao. Ne bougez plus, vous êtes arrivés. Personne ne viendra vous y chercher !

              Antsirabe, Fianarantsoa, Ambalavo, ... les Hautes Terres de l'Ile Rouge

Les paysages superbes des hautes terres, les rizières en étage, les saignées rouges de la latérite, les villages sur les crêtes et leurs maisons de pisé à étage, comme des bâtisses dauphinoises, les troupeaux de zébus, indifférents aux mouches, en quête de la rivière, les bords de routes jalonnés de piétons affairés, porteurs de poulets (sur la tête), de bébés (dans le dos), de grands sacs de raphia (à la main) et de grands chapeaux de paille, des marchés à l'ombre des halles villageoises, comme en Sologne, des pousse-pousse aux longs cous, hauts perchés sur leurs grandes roues, des enfants aux cheveux courts, aux sourires désarmants, curieux comme des pies, leur frère dans le dos, poussant un petit fuseau de bois ou deux rondelles de bouchon liés par un clou, du bout d'un bâton


retour à d'autres cieux

@ Henri Maître - Septembre 2007 - Remis à jour : avril 2020