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La Mongolie est une singularité topologique formée d'une Intérieure et d'une Extérieure. Mais vous pourrez quitter la Mongolie Intérieure sans traverser la Mongolie Extérieure. Et la Mongolie Extérieure, comme une bouteille de Klein n'a pas d'intérieur, et pourtant elle a bien une frontière avec l'Intérieure. Mystères de la topolitique !
Il s'agit ici de la Mongolie Extérieure, vous l'avez compris, l'autre, l'Intérieure étant rattachée administrativement à l'Empire du Milieu, d'où son nom (probablement ...).
Plus vaste et moins peuplée que la Mongolie, tu peux pas ! C'est ce que nous dit la FAO dans son rapport démographique de 2005. Une bonne raison pour y aller marcher ... on n'y gêne personne ... ou presque ! Ceux qui le font aiment assurément l'espace. On est peu arrêté par les plages, ... ni par les campings, encore que la population mongole est massivement (autant qu'elle le peut) nomade. Mais pas du genre à s'agglutiner au bord d'une nationale. C'est pour cela que les nationales sont si rares. Ils n'en ont pas besoin ! D'ailleurs ils ont besoin de peu de choses. Quelques milliers de moutons, deux cents ou trois cents chevaux, autant de yacks mâtinés de laitières frisonnes, suffisent à un Mongol et sa petite famille. Ils en tirent tout, des feutrines pour isoler leurs guers (ne dites pas yourtes, vous serez pris pour un touriste), aux solides fromages qui défient les ans, des cordages pour entraver les chevaux, à l'ayrak redoutable pour réchauffer les longues nuits d'hiver. Car il fait froid l'hiver en Mongolie, dit-on et l'on ne peut guère se serrer pour se tenir chaud.
Les espaces sont vastes donc et le ciel immense. Des troupeaux de nuages y courent toute la journée en fidèle reflet de ce qui se passe sur Terre, cosmogonie chamanique qui date d'avant la grande vague bouddhique venue de l'Himalaya. Sur terre pourtant il y a beaucoup plus. Peu d'endroits recèlent de telles merveilles végétales. Vous pourriez vous arrêter aux fleurs : elles s'étalent en tapis dans des mélanges et des harmonies incessamment changeants. Sur le plateau du Khangaï, entre 2000 et 3000 m, c'est la flore des Alpes qui se presse. Mais il y a aussi les champignons, les lichens, les mousses. Les arbres seuls luttent pour vivre. Ils sont tordus de désespoir et plus d'un meurent visiblement d'une lutte inégale contre les éléments. Il y a les animaux aussi. On a dit les grands mammifères d'élevage en liberté. Il y a les sauvages, les oiseaux surtout et partout.